Publié le 15 jan 2008Lecture 3 min
Physiopathologie et diagnostic des infections à MP
J. de Blic
Mycoplasma pneumoniæ (MP) est une bactérie caractérisée par l’absence de paroi lui conférant un aspect polymorphe et surtout une résistance naturelle aux bêtalactamines. La transmission des infections à MP se fait par voie aérienne. Les modèles expérimentaux ont montré que l’adhésion de MP au niveau de l’épithélium respiratoire se fait au niveau de l’extrémité effilée, le « tip », par un certain nombre de protéines dont la principale est une adhésine. Cette adhésion entraîne l’arrêt de l’activité ciliaire et des altérations cellulaires liées à la production de radicaux libres par MP. Mycoplasma pneumoniæ induit par ailleurs une activation des macrophages et des lymphocytes, et une production de cytokines pro-inflammatoires. Le possible rôle de MP dans l’asthme est enfin suggéré par des travaux expérimentaux montrant que cette bactérie est susceptible d’entraîner une inflammation et une hyperréactivité bronchique.
Le diagnostic biologique d’une infection à MP est direct (culture, PCR) ou indirect (sérologies). • Diagnostic direct. Les prélèvements peuvent être un prélèvement de gorge, une aspiration nasopharyngée, un brossage bronchique ou un lavage broncho-alvéolaire. La culture est rarement réalisée car longue et fastidieuse. C’est l’amplification génique (PCR) qui reste la technique de choix. Les principales cibles sont le gène de l’adhésine et le gène codant pour l’ARN 16S. La sensibilité est de 78 à 92 % et la spécificité de 92 à 100 %. • Diagnostic indirect. Les sérologies sont les méthodes les plus utilisées pour le diagnostic d’infection à MP. Au cours de l’infection, les IgM sont détectables dès le 7e jour ; le pic des IgG se situe vers 3 semaines. Les IgA sont présentes, comme les IgM, à la phase aiguë mais sont également présentes lors desréinfections. Les réactions de fixations de complément détectent IgG + IgM, tandis que les techniques ELISA détectent les anticorps séparément. • Diagnostic de certitude. L’approche diagnostique optimale associe PCR et sérologie. Chez un enfant, une PCR positive associée à la présence d’IgM à la phase aiguë permet un diagnostic de certitude. Une PCR positive isolée chez un enfant ayant une trachéobronchite ou une pneumopathie atypique est très évocatrice. MP et les antibiotiques Comme dit plus haut, l’absence de paroi est responsable d’une résistance naturelle aux bêtalactamines. Les antibiotiques actifs sont les macrolides, les fluoro- quinolones et les tétracyclines. Les effets secondaires potentiels des deux dernières molécules restreignent donc le choix aux macrolides qui sont le traitement de 1re intention des infections à MP. Les résistances connues sont exceptionnelles, sauf dans les pays où il existe une forte prescription de macrolides pour des traitements prolongés, comme ce peut être le cas au Japon où les panbronchiolites diffuses sont particulièrement fréquentes.
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