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Infectiologie

Publié le 20 mai 2007Lecture 3 min

La coqueluche, encore et toujours

Dr Jack Breuil
ESPID – Porto. Revues professionnelles, congrès et même presse grand public: on a parfois la sensation, ces derniers temps, d’assister au grand retour de la coqueluche. L’impression est peut-être exagérée. Mais il est certain que l’infection, encore aujourd’hui responsable de 40 à 60 millions de cas annuels et de 300 000 décès dans le monde, est loin d’avoir disparu. L’Espid n’a pas échappé au mouvement avec notamment les communications de I. Yildim et coll. ou de J. Puig-Barbera et coll.
I. Yildim et coll., qui ont recruté 148 patients de moins de 16 ans hospitalisés pour toux prolongée, ont détecté Bordetella pertussis par PCR dans 16,9 % des cas (n=25). Ils concluent ainsi qu’en dépit des récents efforts de vaccination, l’infection reste pour le moins fréquente en Turquie. J. Puig-Barbera et coll., à l’issue d’une étude  prospective menée chez des adultes dans la région de Valence, note que la bactérie circule toujours en Espagne (avec une incidence évaluée à 7,6/100 000/an) associée à des toux persistantes inexpliquées.   Il est un autre phénomène épidémiologique qui a attiré l’attention des pédiatres, tant dans les revues de référence qu’à Porto, celui de la contamination des enfants trop jeunes pour être vaccinés. Prenons un exemple, celui des Pays Bas. Malgré une couverture vaccinale de 96 %, l’infection reste endémique. Plusieurs modifications des schémas vaccinaux ont été mises en place : rappel acellulaire pré-scolaire en 2001, remplacement du vaccin cellulaire en 2005. La stratégie a été couronnée d’un certain succès, mais les plus petits ont continué d’être contaminés. Comment les protéger ? Selon SC. De Greeff, il fallait avant tout identifier les contaminateurs principaux. Travail fait, et présenté à Porto grâce à l’étude des enfants hospitalisés depuis février 2006 avec une suspicion de coqueluche ainsi que des sujets contact. Les résultats préliminaires de cette étude (qui suit son cours) montrent d’une part que la famille représente la source de contamination la plus habituelle, et d’autres part, que les adultes infectés restent souvent asymptomatiques. On remarquera pour conclure que les études, en la matière, sont remarquablement convergentes. Comme on le lisait dans une revue de référence récente (F. Kowalzic et coll.), la coqueluche est un fardeau mondial ; la plupart des enfants s’infectent aujourd’hui avant d’atteindre l’âge de la vaccination, et seule l’immunisation active de leur entourage pourrait améliorer les choses. En matière de coqueluche, l’altruisme vaccinal prend toute sa signification.

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