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Pneumologie

Publié le 25 mai 2008Lecture 3 min

L’asthme est une maladie hétérogène

Dr Julie Perrot
C’est sous l’intitulé « The Tucson Children’s Respiratory Study (TCRS) : lessons from the Desert » que le Dr Fernando Martinez a présenté, au cours du 8e Congrès international de pneumologie pédiatrique, à Nice, les principaux résultats d’une vaste étude intéressant les maladies des voies respiratoires basses et l’asthme de l’enfant. Rappelons que cette étude, la TCRS, mise en œuvre en 1980, a suivi près de 28 années durant une cohorte de nouveau-nés et largement contribué à la connaissance de l’histoire naturelle et des facteurs de risque de ces maladies respiratoires.
Parmi les différents apports de la TCRS passés en revue, une large part de la communication  a été consacrée à l’hétérogénéité de l’asthme et à ses expressions précoces. L’analyse des données recueillies au cours des 6 premières années de vie montre que les enfants ayant eu des épisodes récurrents d’obstruction respiratoire, marqués par un sifflement, peuvent être classées, en fonction de leur pronostic et des caractéristiques associées, selon trois phénotypes : le wheezing précoce transitoire, le wheezing à début tardif et le wheezing persistant. L’analyse à  l’âge de 16 ans de ces mêmes phénotypes étaye les différences pronostiques. Elle révèle que la probabilité de symptômes à tout âge, évaluée à 8, 11, 13 ou 16 ans, n’était pas plus élevée chez les enfants ayant eu un wheezing précoce transitoire que chez ceux n’ayant jamais eu de sifflement respiratoire au cours des trois premières années de l’existence. En revanche, chez les enfants ayant eu wheezing à début tardif et chez ceux à wheezing persistant, l’analyse retrouve une probabilité égale de wheezing fréquent à la plupart des âges étudiés. Les niveaux fonctionnels respiratoires étaient cependant, à l’âge de 11 et de 16 ans, significativement plus faibles lorsqu’il y avait eu wheezing persistant que dans les cas de wheezing à début tardif. Ces résultats indiquent, selon le  Dr  Martinez, que le déterminant fonctionnel pulmonaire le plus important serait l’âge d’apparition des premiers symptômes et non l’activité de la maladie au cours des années scolaires. Chez les enfants ayant pu être explorés au cours des premiers mois de vie avant l’apparition de toute maladie sifflante, les niveaux fonctionnels respiratoires ne sont pas apparus significativement  réduits chez les futurs siffleurs persistants en comparaison des participants n’ayant jamais sifflé au cours des 6 premières années de vie, suggérant que les altérations fonctionnelles respiratoires dans le wheezing persistant seraient, pour une large part acquises. Des altérations du développement des réponses immunitaires au cours des premières années de l’existence, une sensibilisation précoce aux allergènes aéroportés, un processus d’inflammation chronique, menant à un remodelage des voies aériennes et à l’asthme chronique, pourraient être déterminants. La recherche continue.

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