Publié le 25 nov 2021Lecture 2 min
Refus vaccinal : mieux comprendre pour enfin agir ensemble
Bertrand CHEVALLIER, Rédacteur en chef de Pédiatrie Pratique
« Étrange bizarrerie de l’esprit humain, on peut convaincre un homme de ses erreurs, et ne pas le convertir. »
A. de RIVAROL (1753-1801)
La stratégie vaccinale anti-Covid se heurte à un constat implacable : près d’un cinquième de notre population refuse ou hésite à se faire vacciner. Malgré près de 5 millions de décès, beaucoup de gens ne se sentent toujours pas concernés ! Ce refus vaccinal, exprimé depuis plusieurs décennies (vaccins antigrippal, hépatite B, vaccins du nourrisson), brandi parfois comme un enjeu politique, est complexe mais souvent désarmant.
Dans le choix d’un traitement, notre responsabilité de médecin est limitée.
Une fois informé, au mieux de nos connaissances, le patient prend une décision personnelle qui n’engage que lui. Il s’agit de sa santé. Mais face à la pandémie de Covid-19, le débat est tout autre. L’individu n’est pas seul en cause. Le comportement de chacun implique toute la communauté. Malgré un nombre de cas graves qui a beaucoup diminué, les préoccupations vitales n’ont pas disparu. Les infections concernent aujourd’hui des per-sonnes beaucoup plus jeunes qu’il y a quelques mois et pour la plupart non vaccinées. Les « antivaccins » formulent des convictions qui leur semblent supérieures à toutes démonstrations ou explications rationnelles. « La théorie du complot côtoie la magie, on croit rêver ! » Certains se réfugient derrière un soi-disant manque de recul des données actuelles, et espèrent « passer entre les gouttes » profitant de la protection vaccinale des autres. D’autres n’hésitent plus à abandonner leur métier de soignant face à l’obligation pour eux de cette vaccination protectrice pour tous. Ils rejettent la pression sociale qu’ils ressentent. Ils estiment qu’on tente d’entraver leur liberté. « Ces personnes n’ont peut-être pas rencontré nos jeunes collègues encore traumatisés par leur expérience professionnelle. Ces personnes n’ont peut-être pas perdu de proches qu’ils n’ont pu entourer dans leurs derniers moments ».
Réalisent-ils, l’état chancelant de certains secteurs économiques de notre pays et la pauvreté, conséquence inéluctable pour les plus fragiles. Dans un superbe discours prononcé devant le sénat cet été, Claude Malhuret (sénateur de l’Allier) concluait ainsi « la vaccination pour tous c’est la liberté pour tous, le corollaire de la liberté, c’est la responsabilité. » Déjà dans La Lettre du Pharmacologue parue en septembre 2015, Pierre Bégué analysait la complexité du refus ou de l’hésitation à vacciner. Il indiquait alors des pistes multiples et ambitieuses pour réduire le nombre des indécis. Elles restent d’actualité : suivons-les !
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