Publié le 01 juil 2021Lecture 2 min
Décision médicale et pandémie : des leçons à tirer pour l’avenir ?
Bertrand CHEVALLIER, Paris
« C’est le plus souvent dans l’urgence que le médecin doit décider. C’est toujours avec des individus qu’il a affaire ».
G. Canguilhem
Dès février 2020, les médecins ont dû faire dans l’urgence des choix thérapeutiques en l’absence de données probantes. Ceci implique d’anticiper de futures pandémies
Des médecins, au sein même de l’OMS, qui plaidaient pour l’utilisation de médicaments accessibles et possiblement efficaces contre la COVID-19 ont été ignorés : leurs indications ne s’appuyaient sur aucun standart d’une « Evidence-based medicine » pour qui, hors des « randomized controlled trials » point de salut ! Ces mêmes experts se sont montrés plus conciliants quand vint le temps de sauter des étapes lors des études cliniques pour les vaccins ! De même, la hauteur à laquelle on maintient la barre dans les pratiques de publication, doit interroger dans ces situations critiques !
Chaque jour, une quantité insondable d’informations est apparue, pour laquelle il était tout simplement impossible d’obtenir une opinion critique. Confrontés à l’incertitude, certains praticiens priorisent les avantages potentiels, d’autres les préjudices éventuels.
Un nouveau paradigme ne peut qu’émerger pour faire face à de telles situations.
Nos hôpitaux devraient être prêts à effectuer des essais cliniques d’urgence pendant les éclosions. Les activités quotidiennes devraient être imprégnées d’une culture de recherche clinique, accompagnées de structures organisationnelles (comités d’éthique, personnel de soutien, etc.) aux procédures plus réactives.
Au niveau supra-hospitalier, des réseaux de recherche clinique devraient être formés, avec des procédures permettant l’élaboration de protocoles de recherche pragmatiques et une organisation d’essais à grande échelle. Des lignes directrices sur la prise de décisions pour de telles situations devraient être élaborées. Les cliniciens devraient avoir en priorité l’inclusion de leurs patients dans des essais randomisés et, les cohortes observationnelles organisées avec un suivi et une collecte de données pour des études d’efficacité et de tolérance. Cela permettrait d’analyser les prédicteurs des résultats et servirait de cohorte historique pour les comparaisons futures. Enfin, des protocoles locaux de traitement en l’absence de lignes directrices nationales ou régionales devraient être écrits par consensus d’experts, en tenant compte des questions de mise en œuvre.
Cliniciens et méthodologistes doivent innover ! Il en va de notre capacité d’affronter des crises sanitaires à venir, avec de nouvelles armes qu’il convient de dessiner en temps calme !
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