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Dermatologie

Publié le 20 avr 2009Lecture 3 min

Quelques progrès dans la prise en charge de la dermatite atopique

Dr Marie-Line Barbet
Dermatose inflammatoire chronique la plus fréquente, la dermatite atopique affecte 15 à 20 % des jeunes enfants des pays industrialisés et 3 à 5 % des adultes. Si la corticothérapie locale reste le fer de lance de la prise en charge, ces deux dernières décennies ont vu se développer de nouvelles options thérapeutiques susceptibles d’apporter une réponse dans les cas rebelles aux traitements classiques.
L Eichenfield (San Diego, Californie) a rappelé en préambule à sa présentation des nouvelles approches thérapeutiques dans la dermatite atopique, que des recherches récentes ont éclairé d’un autre jour la physiopathologie de cette affection en révélant qu’elle est en partie liée à une altération génétiquement déterminée de la fonction barrière de la peau, anomalie qui explique la sécheresse cutanée et la « perméabilité » à de nombreux agents irritant, microbiens et allergéniques.  En ce qui concerne les inhibiteurs de la calcineurine topiques, armes désormais classiques dans cette indication, c’est surtout l’évolution dans leurs modalités d’utilisation qui mérite à présent d’être soulignée. Plusieurs études récentes ont montré que l’application intermittente (deux à trois fois par semaine) de ces médicaments était efficace pour maintenir pendant plusieurs mois, le résultat d’un traitement « d’attaque » par corticostéroïdes topiques ou tacrolimus. D’autres travaux ont suggéré que l’utilisation intermittente de tacrolimus ou de pimécrolimus dès les premiers signes d’une nouvelle poussée de dermatite atopique était susceptible d’enrayer celle-ci. Ces stratégies pourraient être tout à fait utiles chez les patients souffrant de récurrences fréquentes de leur dermatose. La notion d’une dysfonction de la barrière cutanée incite à tenter de la palier ce qui peut être fait efficacement grâce aux crèmes barrières et à certains émollients apportant notamment lipides et céramides. Récemment approuvés par la FDA, ces  topiques, bien connus en France, contiennent en particulier du N palmitoyléthanolamide, de l’acide glycyrrhétinique, des céramides. Ils améliorent la sécheresse cutanée liée à la perte d’eau et l’inflammation, permettant l’épargne des agents anti-inflammatoires plus puissants. Cependant, pour un nombre tout de même significatif de patients, le recours à un traitement systémique s’avère nécessaire devant l’impossibilité de contrôler les lésions par voie topique. Dans ce domaine toutefois, les options qui existent (ciclosporine, interféron…) ne sont guère satisfaisantes eu égard aux risques d’effets secondaires potentiellement sévères auxquels elles exposent. Néanmoins, quelques nouveaux agents immunosuppresseurs ainsi que des biothérapies ont été utilisées (y compris chez l’enfant) dans quelques essais et s’y montrent efficaces avec une tolérance correcte : il en est ainsi du mycophénolate mofétil, de l’azathioprine dont la posologie peut être désormais adaptée aux profils génétique et métabolique du malade afin de minimiser les effets secondaires. Mais des études supplémentaires sont bien sûr nécessaires pour valider ces nouvelles options.

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