Prévenir le suicide des adolescents

Évaluer L’évaluation doit explorer quatre axes qui s’entrecroisent : – la dépression (désespoir, sentiment « qu’on ne s’en sortira pas ») ; – la propension au passage à l’acte : comportements impulsifs et violents (fugues, bagarres), prise d’alcool (un fort désinhibiteur) ; – les troubles de la personnalité et de l’identité sexuelle ; – les facteurs sociaux et environnementaux : désorganisation familiale, chômage, problèmes de santé dans la famille, exposition au suicide chez les pairs. Tout adolescent qui fait une TS devrait bénéficier d’une telle évaluation. En France, elle se fait à l’hôpital et peu de jeunes en bénéficient. Prendre en charge… et surtout changer la vie ! Le premier temps consiste à calmer (l’hospitalisation est protectrice, mais excitante), contenir (différencier les fonctionnementspsychiques des acteurs) et protéger (éviter les passages à l’acte). Mais pour être efficace, la prise en charge, qui doit durer de 6 à 8 mois, doit inclure prioritairement la question du changement. « Un adolescent qui fait une TS veut vivre, mais autrement. Si rien ne change dans sa vie, le risque de récidive est élevé », souligne D. Marcelli. Le médecin peut intervenir et contribuer à imaginer ou envisager une nouvelle forme de vie ou de scolarité, des solutions thérapeutiques, les visites à un consultant régulier, etc. En dépit des résistances, c’est la seule voie pour tout pédiatre attentif au bien-être de ses patients pour lutter contre le risque de récidive.