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Infectiologie

Publié le 20 mai 2007Lecture 3 min

Metapneumovirus : charge virale ou génotype ?

Dr Jack Breuil
ESPID – Porto. On a découvert le Métapneumovirus humain (HMPV) en 2001 puis on s’est aperçu, grâce à la pléthore d’études pédiatriques qui a suivi, que ce micro-organisme pourrait rendre compte de 5 à 25 % des infections respiratoires de l’enfant. Des infections d’aspect polymorphe, allant d’une banale atteinte de l’arbre respiratoire supérieur à des tableaux gravissimes de bronchiolites ou de pneumonies, très difficiles à distinguer cliniquement de ceux dus au virus respiratoire syncytial. Si la mise en évidence de ce "nouveau Paramyxovirus" est encore trop récente pour que l’on connaisse tout de lui (on ne dispose pas par exemple de traitement spécifique, même si la ribavirine semble d’un certain intérêt sur modèle expérimental), les connaissances ont malgré tout largement progressé, en particulier dans le domaine épidémiologique. C’est ainsi qu’on a reconnu que des ré-infections pouvaient survenir chez l’adulte et qu’une importante mortalité pourrait être attribuable au virus dans les classes d’âge les plus élevées…
Quand une pathogénicité particulière est reconnue à un virus, il est une question qui aujourd’hui effleure les lèvres de tous les spécialistes : à savoir si cette pathogénicité est attribuable à un génotype spécifique ou à des charges virales plus élevées chez certains malades ? Pour apporter quelques éléments de réponse à cette question, S. Esposito et coll. ont réalisé en 2003-2004 une étude prospective incluant 2 060 enfants (d’âge moyen de 3,46 +/- 3,3 ans) consultant au service des urgences de l’Institut pédiatrique de Milan, dont 60 (2,9 %) s’avéraient infectés par le HMPV. Aucune différence en termes de présentation clinique ni de pronostic ne pouvait être reliée au génotype viral, A, B ou non typé. En revanche, les plus fortes charges virales étaient corrélées d’une part aux infections respiratoires basses (versus hautes), d’autre part à des décisions d’hospitalisations significativement plus fréquentes, et ce tant dans les groupes socialement favorisés que dans les autres. Il apparaît donc au total de façon assez claire que la pathogénicité du HMPV est liée plutôt à une charge virale élevée qu’à un génotype particulier, un élément à prendre en compte dans tout essai thérapeutique. Le HMPV semblerait, selon certaines études taxonomiques, pouvoir être rapproché d’un homologue aviaire qui serait passé de l’oiseau à l’homme il y a un demi siècle. Les virus aviaires pourraient, décidément, s’avérer sans pitié pour l’humanité…

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