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Gastro-entérologie

Publié le 09 juil 2009Lecture 2 min

Manifestations extra-digestives du RGO : mythe ou réalité ?

Dr Roseline Péluchon
La responsabilité d’un reflux gastro-oesophagien (RGO) est de plus en plus souvent suspectée dans un certain nombre de manifestations extradigestives. Toux nocturne, asthme, manifestations respiratoires chroniques, enrouement, anomalies laryngées, autant de symptômes attirant l’attention sur l’existence d’un éventuel RGO et justifiant la pratique d’investigations complémentaires.
La pHmétrie des 24 H est encore l’examen de référence, mais l’on admet qu’elle méconnaît entre 20 et 30 % des reflux, et notamment les reflux non acides. L’impédancemétrie endoluminale oesophagienne offre désormais une plus grande précision. Elle permet en effet d’objectiver les reflux qu’ils soient liquides, acides ou basiques, ou gazeux. Les appareils d’impédancemétrie les plus récents sont généralement couplés à une mesure du pH réalisable dans le temps de l’examen. Une étude rétrospective réalisée aux Etats Unis soulève pourtant quelques interrogations sur la relation entre reflux et manifestations extra-digestives. Elle reprend les résultats de 31 impédancemétries avec mesure du pH, réalisées chez des enfants de 1 à 19 ans présentant des symptômes extra-oesophagiens de RGO. Un tiers d’entre eux étaient déjà sous inhibiteurs de la pompe à protons (IPP) au moment de l’examen. Il a été relevé un total de 1 319 évènements, soit une moyenne de 41,3 évènements par enfant, consistant en un reflux acide dans 736 cas (55,8 %), ou non acide dans 583 cas (44,2 %). Seulement 4 enfants réunissent les critères permettant de conclure à un reflux pathologique ; la référence étant le seuil de « normalité » de l’adulte (un taux d’évènements à l’impédancemétrie < à 73/24h). Vingt enfants avaient tenu à jour une échelle numérique des symptômes, et parmi eux un seul notait une corrélation entre les symptômes et les épisodes de reflux anormaux. Les auteurs concluent qu’il est encore difficile d’affirmer qu’il existe une corrélation entre les manifestations extra-oesophagiennes et un éventuel RGO, qu’il soit acide ou non. L’utilisation d’échelles numériques prenant en compte des symptômes plus subtiles, tels l’enrouement, permettraient d’avancer sur ce terrain, de même que l’exploration systématique de patients asymptomatiques mais présentant des modifications laryngées.

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