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Gastro-entérologie

Publié le 16 avr 2008Lecture 3 min

Maladie cœliaque

Dr D.Armengaud
La maladie cœliaque répond à une définition commune chez l’enfant et l’adulte, c’est-à-dire une entéropathie chronique déclenchée par l’ingestion de gliadine ou de prolamines (sécaline du seigle, hordénine de l’orge, etc.), mais l’évolutivité et le pronostic à long terme ne sont pas les mêmes chez des sujets génétiquement prédisposés. Si l’on comprend facilement son apparition chez l’enfant après introduction des farines, avec une incidence élevée au cours des 5 premières années, cela est moins clair pour l’adulte, qui « débute » la maladie entre 40 et 50 ans (deuxième pic de fréquence) ; le facteur déclenchant n’est pas identifié et les manifestations moins « typiques » que chez l’enfant.
Différences enfant/adulte L’enfant présente des avantages sur l’adulte face à la maladie :   le régime d’exclusion paraît plus « efficace » en termes de correction des anomalies muqueuses (retour à la normale en moins de 1 an), alors que cela est plus relatif chez l’adulte, qui peut même présenter une « résistance » au régime (ce qui n’existe pas chez l’enfant) ;   la tolérance d’un régime normal est possible chez l’enfant dans 10 à 15 % des cas, jamais chez l’adulte ;   la réversibilité des troubles présentés par l’enfant (troubles de croissance, anémie, ostéoporose) ne semble pas exister chez l’adulte. En revanche, chez l’adulte :   seulement 50 % des maladies cœliaques s’accompagnent d’une diarrhée significative, ce qui veut dire que 50 % n’en n’ont pas ;   un surpoids est présent au diagnostic dans 20 % des cas ;   le risque de développer des maladies auto-immunes ou des cancers sont majorés même en cas de maladie silencieuse (anomalies muqueuses sans manifestations cliniques), justifiant la mise au régime d’exclusion du gluten pendant 5 à 10 ans pour annuler ce sur-risque. Le caractère latent de la maladie ne peut être assimilé à une guérison, ni même à un état stable, car une évolution vers des manifestations cliniques est toujours possible. Traitement et dépistage Chez l’enfant, le régime s’impose bien sûr dans les formes actives, symptomatiques de la maladie. La récupération d’une muqueuse intestinale normale est probablement associée à la précocité de la mise en route du régime sans gluten après l’apparition des symptômes de la maladie. Le régime sans gluten est aussi indiqué dans les formes silencieuses (sérologie positive, anomalie histologique), alors que les formes latentes (asymptomatiques, sérologie positive et histologie normale) seront seulement surveillées par la pratique d’une sérologie annuelle. Ces formes posent la question de l’utilité d’un dépistage dans une fratrie asymptomatique. Les sérologies modernes permettent de dépister les formes latentes, mais si le régime d’exclusion permet de réduire le risque de lymphome, il ne justifierait pas à lui seul la pratique du dépistage systématique. Finalement, c’est à nous, pédiatres, de ne pas lever le pied dans la poursuite du régime chez les enfants qui ont été symptomatiques.

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