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Nutrition

Publié le 20 mai 2012Lecture 17 min

L’activité sportive chez un jeune en surpoids : une prescription ? « Bouger plus ! » est-ce si facile ?

P. MANGA CARROLA - Psychologue clinicienne, S. QUINART - Enseignant en activité physique adaptée - RéPPOP Franche-Comté
Lorsque les professionnels de santé proposent à un jeune en situation d’obésité de commencer ou de reprendre une activité physique, ils sont souvent confrontés à de nombreux obstacles. Certains enfants s’isolent progressivement, jusqu’à refuser toutes activités sportives. Les jeux vidéo, l’ordinateur ou encore la télévision occupent, de ce fait, une place de plus en plus importante chez ces jeunes.
Comment expliquer le manque d’implication dans les pratiques physiques chez les jeunes en surpoids ? Alors qu’elle est souvent assimilée à de la paresse et à son cortège de représentations dévalorisantes, cette attitude ne masque-t-elle pas une situation beaucoup plus complexe ? Nos expériences en tant qu’enseignant en APA (Activité physique adaptée) et psychologue clinicienne, au sein du RéPPOPFC (Réseau de prévention et de prise en charge de l’obésité pédiatrique en Franche-Comté) nous a permis de porter un regard croisé sur cette problématique que nous vous invitons à partager. Nous nous sommes interrogés sur l’état d’esprit dans lequel se trouve l’enfant face aux activités sportives afin de mieux comprendre les raisons pour lesquels un jeune s’isole, et d’élaborer par la suite des pistes de travail qui permettront de l’aider. Le ressenti des enfants en surpoids face aux activités physiques ou sportives Comme pour tout enfant, nous constatons chez l’enfant en situation d’obésité, un engouement et un intérêt pour les activités physiques sportives et artistiques. Durant les journées d’éducation thérapeutique de groupe organisées par l’équipe du RéPPOP-FC, nous remarquons une participation active des enfants, d’autant plus lorsque l’activité est proposée sous forme de jeu. Être en interaction avec les autres leur procure du plaisir dans la mesure où ils défient leurs partenaires, les règles, les limites… Chez l’enfant en surpoids, cet engouement peut progressivement disparaître lorsqu’il est confronté à des moqueries. Cela peut générer différentes réactions : – une gêne et un malaise : le jugement négatif d’autrui peut induire un sentiment d’incompétence : « De toute façon, tu es nul, tu n’arrives jamais à marquer ! » ; – un stress et une anxiété : l’enfant, face à cette image négative qui lui est renvoyée, va être amené à douter de ses propres capacités. Ceci génère une anxiété provoquant une remise en question qui l’empêche alors de participer spontanément ; – une énervement et de l’agressivité : l’enfant se sent agressé par ces remarques répétées. Il est blessé dans son intégrité et dans sa dignité. Cela peut conduire à des réactions de colère qui peuvent aller jusqu’à la violence physique. L’enfant poussé à bout ne voit pas d’autre choix que de répondre par des insultes et de l’agressivité ; – un sentiment d’échec : l’enfant en difficulté aura tendance à se comparer à ses camarades, voire à des personnes ayant plus d’expérience que lui (un champion) : « Les autres y arrivent du premier coup ». De plus, les comparaisons venant des adultes viennent se surajouter au sentiment d’échec : « On me dit toujours que ma soeur est meilleure que moi » ; – une perte de confiance : l’enfant perd progressivement confiance en lui. N’étant pas en mesure de prendre de la distance, il voit son image de soi mise à rude épreuve. Il se sent alors dévalorisé et sous-estime ses compétences ; – des comportements d’évitement : à terme, nous observons des comportements d’évitement qui peuvent aller jusqu’au rejet de l’activité. De manière plus ou moins consciente, le jeune met en place des attitudes pour ne pas être pris en défaut. Cela peut commencer par une position de retrait, puis un contournement de l’activité et un refus de l’activité. Par exemple, l’enfant se débrouille pour ne jamais avoir à toucher la balle dans un exercice de contre-attaque (« Aller les gars ! Je reste en défense ») ; ou il trouve un prétexte à un moment clé du match pour ne pas endosser la responsabilité d’un éventuel échec de l’équipe (« J’arrête de jouer parce que j’ai mal à la cheville ») ; ou encore, l’enfant cherche à éviter sa séance de natation (« Je ne peux pas aller à la piscine, j’ai oublié mon maillot de bain ») ; – Isolement et exclusion : de par ces attitudes, l’enfant se referme sur lui-même en s’isolant du groupe. Ce même groupe pourra alors l’exclure quand il voudra revenir : « Personne ne me passe la balle, ils ne m’aiment pas, je ne vois pas pourquoi j’y retournerais. » Il s’agit bien entendu là d’une liste non exhaustive des situations rencontrées chez tous les enfants en difficulté face à l’activité sportive. Nous notons cependant, que ces réactions paraissent exacerbées pour les enfants en surpoids, même si chaque jeune aura sa manière spécifique de réagir.   Comment se protège-il ? À travers ces différentes expériences négatives, l’enfant est fragilisé psychiquement. Il n’arrive plus à éprouver de plaisir à s’investir dans les jeux sportifs. Il faut noter que tous ces freins autour de l’activité physique prennent de l’ampleur avec l’accumulation d’expériences négatives, la puberté, l’adolescence…, et ne sont pas seulement liés au niveau d’obésité. En analysant le cheminement parcouru par l’enfant en surpoids, nous nous apercevons qu’en réalité ces blocages sont plus à entendre comme une manière de se protéger, plutôt qu’un manque d’implication. Si l’enfant se protège, c’est pour éviter de revivre des situations désagréables et donc de souffrir. Le regard de l’autre est impliqué dans la pratique de l’activité physique. Il a un impact dans la construction de l’image et de l’estime de soi. Ce regard, qui valorise un enfant performant, a un effet inverse chez l’enfant en difficulté. C’est pourquoi, on retrouve très fréquemment une image de soi malmenée chez l’enfant en surpoids. Un problème exacerbé à l’adolescence « Dans les vestiaires, je mets en place des astuces pour enfiler ma tenue de sport le plus discrètement possible. » À l’adolescence, l’influence de ce regard est exacerbée. L’adolescent en perte de repères recherche des modèles identificatoires chez les autres jeunes. L’importance accordée alors au regard de l’autre devient omniprésente. Se confronter aux autres est vécu comme une épreuve redoutée, car l’adolescent accorde une importance démesurée à l’aspect compétitif. Son excès de poids lui est sans cesse rappelé, il n’arrive plus à en faire abstraction. Un jeune qui reste prisonnier du regard de l’autre est amené à développer des peurs et des angoisses. Les moments passés dans les vestiaires sont particulièrement redoutés pour ces jeunes, car ils exposent leur corps à la vue des autres sans intimité possible. Habituellement, ils tentent en permanence de masquer leurs rondeurs pour éviter d’attirer l’attention. Beaucoup éprouvent un sentiment de honte face à leur corps, ils ont l’impression de ne pas être comme les autres. Baisse des performances physiques et perception déformée du poids Les performances ont tendance à diminuer à long terme. Il faut avoir conscience que le manque d’expérience motrice entraîne au fils du temps une non-progression de la condition physique. Sur le plan physique, physiologique et psychomoteur, le jeune a accumulé des retards : habilités motrices non développées, essoufflement précoce, profil tensionnel élevé, fatigue musculaire et douleur articulaire. Tout ceci conduit à un déconditionnement du jeune face à l’exercice physique. Pour une même charge de travail, un adolescent en surpoids devra fournir un effort plus important qu’un autre. Par conséquent, les jeunes peuvent avoir une vision déformée de leur poids, du fait d’une méconnaissance de perception de leur corps. Cela s’obverse particulièrement dans les activités où ils doivent soulever leur corp comme l’escalade, l’accro-gym ou encore aux agrès en gymnastique. Ils peuvent, par exemple, imaginer que le matériel va céder sous leur poids ou qu’ils vont blesser quelqu’un. Autre exemple, un jeune nous dit avoir peur de monter sur le mur d’escalade ; ce n’est pas forcément parce qu’il a le vertige, mais par manque de confiance en son camarade qui l’assure (de poids inférieur) et/ou par crainte que la corde ne casse et que tout le monde se moque de lui. On peut penser que ces peurs sont dues à un manque de confiance en ses pairs et dans le matériel. En réalité, cela reflète des peurs beaucoup plus ancrées en lien avec l’estime de soi et le sentiment de honte. On note également que les jeunes peuvent se mettre « la pression » pour réussir, par peur de ne pas être à la hauteur et par crainte de ne pas correspondre aux attentes des autres (parents, enseignants, copains, etc.). L’accumulation de ces différentes peurs crée un climat d’anxiété qui submerge le jeune. Ces angoisses conduisent à un blocage complet quelle que soit l’activité physique proposée. À terme, cela peut se répercuter à d’autres domaines pouvant générer ainsi des phobies.   Les remédiations possibles Les professionnels de santé doivent avoir conscience qu’il n’y a pas de recette prédéfinie pour augmenter la pratique physique de leur patient. Donner des directives de manière trop précipitée, sans prendre en compte la dimension subjective du jeune, ne peut conduire qu’à l’échec. Un jeune en surpoids ne pratiquant pas d’activité physique sera plus souvent en difficulté. Pour lui, l’activité est devenue synonyme de souffrance physique et morale. Notre expérience nous montre qu’en proposant un cadre de pratique adaptée, il retrouve progressivement l’envie de faire du sport. Un suivi psychologique en parallèle s’avérera souvent aidant. L’accompagnement du jeune est la clé de voûte de la prise en charge de l’obésité infantile. C’est à l’enfant et sa famille que reviennent le choix de changer leurs mode de vie et non aux de professionnels de santé de leur imposer. Il est important pour les accompagnateurs d’être attentifs aux difficultés, de prendre en compte les blocages et de ne pas banaliser la souffrance ressentie par le jeune. Et les choses sont souvent plus complexes qu’elles ne peuvent paraître. Par exemple, un professionnel de santé, dans sa consultation, essaie de convaincre un ado en surpoids de reprendre une activité sportive : « Pour ton poids, tu devrais bouger plus. Et si tu t’inscrivais dans un club, pourquoi pas la natation ? ». Cette phrase, qui s’apparente à un conseil, se révèle être pour l’adolescent une directive à laquelle il n’a pu prendre part. Pratiquer une activité physique pour le goût de l’effort ou pour sa santé ne lui apparaît que secondairement, et lui présenter l’activité physique uniquement comme un moyen de contrôler son poids ne lui parle pas. De plus, cette façon de présenter les choses ne permet pas l’expression de son propre désir et place d’emblée le jeune dans une situation de passivité. C’est en nous attachant à l’histoire de l’enfant dans ses activités sportives, que nous pouvons comprendre les raisons qui le mettent en difficulté. Il aura alors la possibilité d’évoquer les moqueries subies au cours de ses anciennes expériences. Afin d’apporter une réponse ajustée face à ses réticences, le professionnel réfléchira avec l’enfant à une activité physique qui serait associée à des notions de plaisir, de rencontre et de bien-être. Préparation et remise en forme Pour pratiquer une activité sportive, l’enfant peut avoir besoin de bénéficier d’une préparation physique. Prenons l’exemple d’un adolescent ayant une obésité sévère, qui se plaint d’être essoufflé dans ses activités physiques quotidiennes : « Quand je cours, au bout de 3 minutes, je suis obligé de m’arrêter pour reprendre mon souffle… J’aimerais faire du hand-ball, mais je me vois mal tenir tout un match ». Face à cette situation, le professionnel de santé peut être en difficulté pour lui proposer d’optimiser son activité physique. Notons tout d’abord que ce jeune est motivé et qu’il a pour projet de faire du hand-ball. L’essoufflement indique qu’il est déconditionné physiquement, ce qui doit alerter le professionnel de santé. Dans ce cas, l’idée de s’inscrire dans un club n’est sans doute pas la solution appropriée dans un premier temps. En effet, en allant dans un club, ce jeune prend le risque de ne pas tenir compte de ses limites, d’être en difficulté sur le plan respiratoire ou encore de se blesser. Cela provoquerait alors l’arrêt de l’activité, sans compter que ses performances physiques vont être jugées par les autres. Il est donc nécessaire que le professionnel propose une réadaptation à l’effort (encadré) pour ensuite lui permettre de retrouver le terrain de hand-ball dans de bonnes conditions. Gérer les frustrations Il est important d’avoir à l’esprit que les activités sportives mettent en jeu la frustration dans la mesure où l’enfant n’est pas toujours en situation de réussite. Nous avons pu noter que pour certains enfants en surpoids, ce sentiment de frustration semble être exacerbé et ressenti comme un véritable échec. Par exemple, un enfant de 7 ans, que les parents ont inscrit au judo depuis 3 mois, ne souhaite plus y retourner : « Ce n’est pas normal, je n’ai pas eu ma ceinture jaune, alors que mes copains l’ont eu… Moi je n’irai plus !... De toute façon, je suis nul ». Cet enfant accorde beaucoup trop d’importance au fait d’avoir cette ceinture, comme si tout se jouait là et qu’il n’avait pas la possibilité de recommencer. Cela s’accompagne d’une dévalorisation qui touche non seulement à ses compétences sportives, mais également à son identité. L’enfant semble atteint narcissiquement. Face à cette situation, les parents se questionnent sur la poursuite éventuelle de l’activité. En n’allant pas à l’encontre de l’enfant, en ne remettant pas les choses à leur juste place, les parents lui donnent raison. Ceci est à mettre en lien avec la complexité des rapports aux limites et à la frustration. Écouter son enfant ne signifie pas répondre à toutes ses demandes. La répétition de ce type de situation, dans le sport et dans d’autres domaines, conduit l’enfant à penser que c’est lui qui décide en fonction de ses envies ; cela l’empêche de se confronter à la réalité. Par ailleurs, il aura des difficultés à se défaire de ce sentiment de « toute puissance ». Écouter, c’est surtout s’interroger si la demande est justifiée et si elle est dans l’intérêt de l’enfant à long terme. La frustration est nécessaire à la construction psychique de l’enfant. Or, ce n’est pas si simple pour les parents de trouver le bon équilibre entre les besoins de leur enfant et sa frustration. Le professionnel de santé peut les amener à comprendre qu’un enfant a besoin d’expérimenter le manque et les limites, et que cela lui permet de trouver en lui les ressources nécessaires pour y faire face. Pour cela, il est important d’éviter de se positionner en tant qu’expert et de porter des jugements de valeur. Le travail avec les parents Les parents jouent un rôle essentiel dans l’environnement de leur enfant et de leur adolescent. Leurs attitudes vont influencer la pratique d’activité (ou d’inactivité) dans la famille. Il est toutefois nécessaire de ne pas oublier que lorsque les parents se présentent à nous, ils sont souvent mal à l’aise par rapport au poids de leur enfant. Ils ressentent un sentiment de culpabilité, et ce d’autant qu’eux-mêmes sont en situation d’obésité. Par exemple, un professionnel de santé dit à une mère : « Il faut faire bouger votre enfant, amenez-le au parc chaque week-end ou inscrivez le dans un club de sport ». À cela elle répond : « Mon mari travaille le week-end, moi la semaine, je n’arrête pas, je profite du week-end pour faire les tâches ménagères et pour me reposer… En plus, les clubs de sport sont chers, souvent éloignés et je ne peux pas l’amener ». La recommandation du professionnel peut conduire à renforcer une mise en échec dans la mesure où les parents ne peuvent pas répondre à la demande du médecin. Cela nourrit ainsi leurs sentiments de culpabilité.   Lorsque d’emblée une famille argumente de l’impossibilité de pratiquer une activité physique en évoquant des conditions pratiques ou financières, c’est probablement que le professionnel de santé a proposé une activité comme l’on prescrirait un médicament. On constate que même en proposant des solutions pratiques et financières ajustées, certaines familles ont beaucoup de difficultés à modifier leur mode de vie. Un travail de réflexion sur leur propre vécu est alors nécessaire avec les parents. Autrement dit, il est important d’explorer leurs représentations, entre autres : questionner les familles sur l’image qu’ils ont de l’activité physique ; s’ils en ont déjà pratiqué eux-mêmes ? Pourquoi ne font-ils plus ou n’ont-ils jamais fait de sport ? Il est essentiel de ne pas se contenter des « Je n’aimais plus » ou « C’était trop difficile », mais de pouvoir approfondir. Le refus d’une activité fait sans doute écho à leur histoire personnelle. Ce travail de fond demande du temps, et ce d’autant que les obstacles sont fortement impliqués dans l’affect et l’émotion. Notons que l’activité sportive amène notamment à sortir de chez soi et à aller à la rencontre des autres. Certaines familles vulnérables évoquent alors un sentiment de peur, de danger, d’insécurité. Cela met en lumière des réticences beaucoup plus ancrées, en lien avec l’investissement psychique et les enjeux inconscients impliqués. Cela ne peut se résoudre en quelques consultations. Il est alors nécessaire de travailler avec les familles autour de leur ambivalence face à l’activité physique. Le relais auprès d’un psychologue s’avère souvent nécessaire pour aider ces familles.   Conclusion Chaque professionnel doit avoir à l’esprit que la justification d’un enfant pour ne pas pratiquer une activité sportive est à prendre en considération et à respecter. Ne pas pratiquer d’activité est un refuge et prescrire une activité physique vient bouleverser tout un équilibre personnel et familial. On peut assimiler le refus d’activité physique à un messagesymptôme à décoder. Aider l’enfant à prendre en charge son obésité ne peut se faire sans tenir compte des processus dans lesquels elle est intriquée. C’est pourquoi, il est souvent important d’associer le réinvestissement dans l’activité physique du jeune à un travail psychologique. Le jeune pourra alors prendre du plaisir à être dans un groupe et pratiquer une activité sportive, contribuant ainsi à lui donner une meilleure image et estime de lui. Lorsque le professionnel de santé reste sur des éléments trop superficiels, la souffrance de l’enfant et de sa famille peut alors passer inaperçue et perdurer en s’accentuant avec les années. Écouter, donner à l’enfant et à sa famille la possibilité de cheminer en respectant leur propre rythme va leur permettre d’évoluer. En se positionnant en tant qu’accompagnateur, on permet ainsi à la famille d’être en mesure de trouver elle-même ses solutions pratiques et financières pour s’épanouir et faire de l’activité, un choix.   Remerciements aux Drs Anne-Marie BERTRAND (pédiatre endocrinologue, Hôpital St-Jacques, CHU de Besançon– APOP), Alain BOCQUET (pédiatre libéral, Besançon ; AFPA) et Véronique NEGRE (pédiatre coordinateur RéPPOPFC, CHU de Besançon – CN-RéPPOP)

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