Publié le 30 aoû 2010Lecture 3 min
Elévation des transaminases et gastroentérite : quelques précisions
Dr Roseline Péluchon
Une élévation des taux sériques des transaminases a souvent été signalée chez les enfants atteints de gastroentérite aiguë. Une équipe égyptienne a cherché à connaître la fréquence de cette anomalie et sa corrélation éventuelle avec d’autres paramètres.
Sur une période de 8 semaines, 130 enfants ont été admis dans cette unité de soins pour une gastroentérite aiguë, dont 35 cas de gastroentérite à rotavirus, confirmés par la présence d’antigène viral dans les selles. Un bilan hépatique sérique a été réalisé chez tous les enfants, comprenant les dosages de l’alanine aminotransferase (ALAT), de l’aspartate aminotransférase (ASAT), des phosphatases alcalines, de la créatine phosphokinase (CPK), de la lactico-déshydrogénase (LDH), de la bilirubinémie directe et indirecte et de la créatininémie. Les transaminases ALAT et ASAT ont été retrouvées élevées chez 34 enfants (26 %). L’élévation était modérée, jusqu’à 3 fois la normale, chez 24 d’entre eux (18 %), mais atteignait des valeurs de 6 à 20 fois la normale chez 10 des enfants (8 %). L’examen clinique et les données biochimiques retrouvaient chez ces 10 enfants les critères d’une hépatopathie ischémique avec, accompagnant l’élévation des transamines, une déshydratation sévère, une augmentation des CPK et de la créatininémie et une perturbation du bilan de coagulation. L’élévation des transaminases était nettement plus fréquente chez les enfants déshydratés. Présente chez 57 % d’entre eux on ne la retrouvait que chez seulement 4 % des enfants n’ayant pas de déshydratation. Et les auteurs considèrent qu’en cas de déshydratation sévère, le risque est 31,5 fois plus élevé. Parmi les enfants chez qui la présence d’un rotavirus était détectée, 14 (40 %) avaient une perturbation du bilan hépatique, contre 21 (22 %) dans le groupe d’enfants négatifs au rotavirus. Cette association est à la limite de la significativité statistique (OR =2,5; 95% IC 1-3,2 p=0,05). Aucune corrélation n’a été retrouvée avec les autres facteurs que sont l’âge, le sexe, la durée de la gastroentérite, ni avec la présence de fièvre, de vomissements ou de sang ou de leucocytes dans les selles. En analyse multivariée, la déshydratation sévère reste bien associée à un risque d’élévation des transaminases. Les auteurs précisent que les perturbations constatées dans le bilan hépatique sont de courte durée, rentrant dans l’ordre en 3 à 10 jours, et sont toujours limitées par la correction de la déshydratation.
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