JFRN 2024 : l’actualité de la recherche en néonatologie - Les nouvelles recommandations de la HAS dans la prise en charge des femmes porteuses du VIH

Chaque année, entre 0 et 4 transmissions mère-enfant surviennent alors que ces transmissions sont évitables. Le dépistage est recommandé chez les deux parents, le plus tôt possible pendant la grossesse afin de mettre en place un suivi rapproché associant obstétricien et infectiologue, et de prévoir une consultation pédiatrique anténatale. La césarienne hors travail est recommandée à 38 SA si la charge virale est élevée. En revanche, elle n’est pas recommandée si le travail a débuté. Le traitement maternel doit être poursuivi pendant le travail. Les soins du nouveau-né sont habituels, avec réalisation d’un bain d’amukine diluée uniquement si la charge virale est supérieure à 50 copies/ml. La prophylaxie de tous les nouveau-nés est faite avec de la névirapine en 1re intention pendant 2 semaines. Le suivi est prolongé pour s’assurer de la non-infection et du maintien postexposition du traitement antirétroviral. Il est rappelé que ces nouveau-nés sont à risque infectieux élevé et doivent donc bénéficier d’une PCR CMV systématique à la naissance (salivaire ou urinaire), d’une dose supplémentaire à M3 du vaccin pneumococcique. Les vaccins vivants sont contre-indiqués avant la PCR du 3e mois (sauf vaccination rotavirus). Une demande de prise en charge à 100 % doit être faite à la naissance. Il est rappelé que l’information ne doit pas être consignée dans le carnet de santé de l’enfant (uniquement au crayon à papier pour les vaccins). Une grande nouveauté repose sur la possibilité de l’allaitement maternel dans certaines conditions : charge virale maternelle indétectable, avec suivi mensuel pendant toute la période de l’allaitement, bonne observance du traitement et du suivi, avec implication du coparent. De plus, le traitement antirétroviral du bébé doit être poursuivi pendant toute la durée de l’allaitement et jusqu’à 15 jours après l’arrêt.