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Vaccinologie

Publié le 25 oct 2024Lecture 3 min

ESPID 2024 : des vaccins, pas des bombes - Peut-on simplifier le calendrier vaccinal ?

Catherine FABER, Saint-Mandé

La simplification du calendrier vaccinal devrait permettre d’améliorer la couverture vaccinale, de faciliter l’ajout de nouveaux antigènes et d’aider à adapter la stratégie vaccinale à des contextes spécifiques.

• D’après les présentations de P. Van Damme (Anvers, Belgique) et de F. Martinon-Torres (vaccins combinés) (Santiago, Espagne). Plénière : Comment simplifier les calendriers vaccinaux ?   • La co-administration des vaccins se fait selon des règles établies. Tous les vaccins non vivants peuvent être administrés simultanément ou à n’importe quel intervalle. La même règle s’applique à leur co-administration avec des vaccins vivants. Deux vaccins vivants injectables peuvent être administrés, soit lors de la même visite, soit à un intervalle d’au moins 4 semaines. Dans tous les cas, il faut considérer la problématique d’éventuelles interférences avec la réponse immunitaire aux différents vaccins. • La réduction du nombre de doses a déjà été mise en œuvre pour plusieurs vaccins. Elle est réalisée par le passage de 3 doses à 2 ou de 2 à 1 et, chez le nourrisson, par la suppression du rappel après la primovaccination ou par une primovaccination à 2 injections au lieu de 3, suivies d’un rappel. Ces mesures de simplification se sont révélées efficace pour les vaccinations contre l’hépatite B chez les adolescents(1) et l’hépatite A (dose unique vs 2 doses) chez les enfants(2). En ce qui concerne la vaccination contre Haemophilus influenzae de type b (Hib), le calendrier accéléré (primovaccination à 2, 3 et 4 mois sans rappel) appliqué par les Britanniques a été moins efficace qu’attendu, avec une augmentation du nombre de cas d’infections invasives après plusieurs années(3). On dispose de données récentes sur l’impact d’une stratégie de simplification différente pour deux pays, dont la France qui a adopté un schéma 2 + 1 (2 et 4 mois, rappel à 11 mois) en 2013. D’après une étude de séroprévalence, il semble être associé avec de plus faibles taux d’anticorps anti-PRP que le schéma 3 + 1(4). Les anticorps antiHib baissent rapidement après le rappel et peuvent être insuffisants pour assurer une protection à long terme. Au Portugal, où le schéma vaccinal comporte 4 doses (2, 4, 6 mois + rappel à 18 mois), malgré une couverture vaccinale élevée (> 95 %) depuis 2020, il existe des cas résiduels d’infections invasives à Hib, essentiellement chez les enfants de moins de 5 ans(5). Une mesure envisagée pour assurer une protection plus élevée au début de la deuxième année de vie est de réduire de 6 mois l’intervalle entre la primovaccination et le rappel. • Les vaccins combinés permettent de simplifier les vaccinations en limitant le nombre d’injections. Ils constituent un outil sûr et efficace pour améliorer l’observance des calendriers vaccinaux. Un véritable plaidoyer pour le développement urgent de nouveaux vaccins combinés a été publié récemment(7). Ses auteurs soulignent l’augmentation importante du nombre de vaccins recommandés par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) entre 1984 et 2023. En 2030, des vaccins pourraient être disponibles pour une trentaine de maladies infectieuses, la majorité d’entre eux recommandés chez les nourrissons et les tout-petits. Dans ce contexte, les combinaisons vaccinales pourraient être la solution d’avenir pour les programmes de vaccination(8). Elles apparaissent également comme un moyen pour lutter contre l’antibiorésistance(9). Il faudrait aussi développer davantage de vaccins combinés pour des cibles spécifiques comme les femmes enceintes (sepsis néonatal, méningites et infections respiratoires) ou les nourrissons et les jeunes enfants (diarrhée sévère et autres infections entériques bactériennes). Plusieurs nouveaux candidats vaccins en combinaison sont dans le « pipeline » européen (par ex. : Covid-19 + virus Influenza + VRS, Influenza ou métapneumovirus + VRS)(10). Le développement de vaccins intradermiques, oraux ou nasaux pouvant être inclus dans des combinaisons représente une autre option pour limiter le nombre d’injections. En conclusion, la simplification du calendrier vaccinal est indispensable, mais elle nécessite d’instituer une surveillance continue des infections dans tous les groupes d’âge et sur le long terme. Il y a également un besoin de données supplémentaires sur plusieurs points, parmi lesquels la co-administration des vaccins et la flexibilité dans les schémas vaccinaux. La diversité des calendriers vaccinaux au sein des pays de l’Union européenne illustre cette flexibilité. Une harmonisation de leurs stratégies de vaccination est envisageable.

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