COVID-19
Publié le 28 avr 2020Lecture 4 min
État des lieux épidémiologique et clinique de l’infection à SARS-CoV-2 en pédiatrie
Des pédiatres australiens ont analysé les caractéristiques des infections à coronavirus chez l’enfant(1). Dans leur publication avancée en ligne le 12 mars, ils notent que les infections à SARS-CoV (syndrome respiratoire aigu sévère), MERS-CoV (syndrome respiratoire du Moyen-Orient) et SARS-CoV-2 (COVID-19) semblent moins fréquentes et moins sévères que chez les adultes, en avançant plusieurs hypothèses explicatives : une moindre exposition, d’une part, aux principales sources de transmission, celle-ci étant le plus souvent nosocomiale, et d’autre part, aux animaux ; un sous-diagnostic lié à la réalisation moins fréquente des tests du fait de la prédominance des formes paucisymptomatiques ou moins sévères.
Trois séries font état de 41 cas pédiatriques d’infection à SARS-CoV. L’infection à MERS-CoV a touché peu d’enfants (0,1 % à 4 % selon les études). De même, parmi les 72 314 cas de COVID-19 recensés au 1er février par les CDC chinois, seulement 2 % concernaient des patients de moins de 19 ans.
Chez la majorité des enfants, l’infection à MERS-CoV est asymptomatique, la fièvre est présente dans les infections à MERS-CoV et à SARS-CoV, et la transmission du SARS-CoV-2 est intrafamiliale (figure). Les enfants COVID-19 ont été infectés par un membre de leur famille qui avait souvent présenté des symptômes avant eux. Ils pourraient donc ne pas être un réservoir important du virus. Leur rôle dans la transmission de cette maladie demeure incertain. Il n’y a pas d’arguments étayant formellement la possibilité d’une transmission materno-fœtale des SARS-CoV et SARS-CoV-2. En revanche, sur les 8 cas d’infection à MERS-CoV contractées au cours de la grossesse (entre 20 et 28 SA), 3 des enfants atteints sont décédés.
Figure. Caractéristiques des infections à coronavirus en pédiatrie (D’après Zimmermann P et al. Pediatr Infect Dis J 2020 ; 39 : 355-68).
Plus récemment, une équipe italienne s’est penchée sur les formes sévères de COVID-19 en pédiatrie(2). Un travail également réalisé à partir d’une revue de la littérature. Il a inclus 18 études dont 17 chinoises (1 singapourienne), publiées majoritairement en février (1 en mars) avec un total de 1 065 cas prouvés dont 444 chez des enfants de moins de 10 ans et 553 chez des 10- 19 ans. Deux des articles analysés ont décrit des cas chez 2 nouveau-nés et 5 chez des nourrissons. Il apparaît que les enfants et les adolescents infectés présentent le plus souvent une forme modérée de COVID-19. La fièvre et la toux en sont les principaux symptômes. Des manifestations gastro-intestinales, principalement des vomissements, ont été rapportées dans deux articles. La revue précédente souligne qu’elles sont plus fréquentes chez l’enfant que chez l’adulte. Aucun des enfants hospitalisés n’a nécessité une oxygénothérapie ou une assistance respiratoire, à l’exception du seul cas d’infection sévère observé dans cette série. Il concernait un nourrisson de 13 mois qui a été traité avec succès en unité de soins intensifs. Le pronostic des cas pédiatriques de COVID-19 est généralement bon, avec une guérison en 1 à 2 semaines après le début des symptômes. Enfin, aucun décès n’est survenu chez les enfants de 0 à 9 ans et 1 seule issue fatale a été décrite chez un adolescent, mais sans détail.
Les pédiatres favorables au retour à l’école
Dans un communiqué diffusé le 26 avril, l’Association française de pédiatrie ambulatoire (AFPA) et le Groupe de pathologie infectieuse (GPIP) de la Société française de pédiatrie se prononcent sur le retour à l’école. Soulignant que les enfants sont moins touchés par l’infection que les adultes, sont moins contagieux et participent peu à la dynamique de l’infection chez l’adulte, les deux sociétés savantes « soutiennent le retour en collectivité des enfants, dans le respect des mesures barrières dont l’application doit être adaptée aux différentes tranches d’âges. Le port d’un masque dans les crèches, les écoles maternelles et primaires pour les enfants sans pathologie sous-jacente grave n’est ni nécessaire, ni souhaitable, ni raisonnable. Seuls les enfants en situation de grande vulnérabilité du fait de pathologies rares et graves nécessitent des mesures particulières à discuter au cas par cas en lien avec l’équipe médicale qui les suit ».
C. F.
27 avril
Références
1. Zimmermann P et al. Coronavirus infections in children including COVID-19: an overview of the epidemiology, clinical features, diagnosis, treatment and prevention options in children. Pediatr Infect Dis J 2020 ; 39 : 355-68. doi: 10.1097/INF.0000000000002660.
2. Castagnoli et al. Severe acute respiratory syndrome coronavirus 2 (SARS-CoV-2) infection in children and adolescents. A systematic review. JAMA Pediatr 2020 Apr 22. doi: 10.1001/jamapediatrics.2020.1467.
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