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Pneumologie

Publié le 09 déc 2008Lecture 2 min

Stridor de l’enfant de moins de deux ans : quel bilan étiologique pour quelle prise en charge ?

Dr Catherine Watkins
Le stridor du nourrisson consiste en un bruit respiratoire plus ou moins strident volontiers impressionnant, rythmé par la respiration. Il provient des voies aériennes supérieures et se manifeste le plus souvent dès la naissance ou encore dans les premières semaines de vie. La forme la plus fréquente est le stridor laryngé congénital essentiel (SLCE) qui est le plus souvent en rapport avec une laryngomalacie, attribuée à un ramollissement des structures laryngées. L’évolution spontanée de cette affection respiratoire considérée comme bénigne est généralement favorable, mais il existe des formes cliniques sévères qui se caractérisent par une diminution de la prise alimentaire et une cassure de la courbe pondérale, ainsi qu’une gêne respiratoire associée ou non à des malaises. Dans ce cas (qui n’est pas le plus fréquent), une prise en charge médicale et/ou chirurgicale s’avère indispensable.
Une étude rétrospective a inclus 98 nourrissons atteints d’un stridor, relevant dans la majorité des cas d’un SLCE isolé (97 %). Deux groupes ont été constitués, en fonction du diagnostic : d’une part, laryngolamacie typique (LT) (55 %), d’autre part, laryngite inflammatoire oedématiée (LIO) (42 %). Parmi les étiologies rares, il faut retenir une atteinte de la mobilité des cordes vocales (2 %) et un angiome sous-glottique (1 %). La nasofibroscopie pratiquée dans tous les cas a permis un bilan lésionnel satisfaisant et l’endoscopie réalisée dans 16, 9 % des cas n’a rien révélé de plus. Sur le plan clinique, les signes suivants ont été mis en évidence : tirage (20, 4 %), retard staturo-pondéral (17,3 %), malaises (8,2 %). Les signes de gravité, tels le tirage et le retard pondéral se sont avérés moins fréquents dans le groupe LIO versus le groupe LT (p<0,01). Il en a été de même pour la fréquence des consultations en ORL pédiatrique (p<0,01). Dans la majorité des cas (74,9 %), la nasofibroscopie a révélé des signes indirects de reflux gastro-oesophagien qui ont le plus souvent débouché (83,7 %) sur un traitement médical anti-reflux. Une microchirurgie laryngée ne s’est imposée que chez 8 enfants du groupe LT (14,8 %), avec succès dans tous les cas, sans la moindre complication post-opératoire. Face à un tableau de SLCE, la nasofibroscopie est nécessaire et suffisante pour établir le diagnostic et le pronostic. Le SLCE, dans cette série, a été la principale cause (97 %) du stridor isolé.

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