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Dermatologie

Publié le 15 juin 2008Lecture 3 min

Les naevi de l’enfant, congénitaux ou non

Dr Claire Boilon
Les problèmes neurologiques sont les complications les plus fréquentes des naevi mélanocytaires congénitaux (NMC). Elles vont du simple retard de parole aux tumeurs du système nerveux central ou à la neuromélanose. Parmi 120 enfants atteints de formes sévères de NMC et suivis en moyennes pendant 8,4 ans, aucune complication n’a été observée chez les 16 patients qui n’avaient pas de lésions satellites à la naissance. En revanche, des anomalies cliniques ou à l’IRM cérébrale ont été retrouvées dans18 % des cas. Elles étaient significativement associées à une taille projetée à l’âge adulte supérieure à 40 cm, à la présence de lésions satellites à la naissance et au sexe masculin. Trois patients ont développé des tumeurs non mélanocytaires du cerveau et un est décédé d’une neuromélanose.
Dans une autre étude prospective sur le développement neurologique à 19 ans de patients avec NMC, la proportion de complications neurologiques était similaire (20 %). Là encore, l’absence de lésion satellite écartait ce risque.  Ce dernier existait quelle que soit la taille du naevus mais augmentait avec elle. Ainsi, une surveillance neurologique est-elle  recommandée chez les patients porteurs de NMC. Pas d’avantage de naevi après exposition à la lumière bleue Afin de déterminer la responsabilité éventuelle de la photothérapie par lumière bleue chez les nouveau-nés présentant une hyperbilirubinémie néonatale sur le nombre de naevi mélanocytaires, l ‘équipe du Pr Saiag a entrepris une vaste étude rétrospective qui a inclus  961 enfants de 9 ans dont 21,7 % avaient fait l’objet de ce type de traitement à la naissance.  Aucune influence de l’exposition à la lumière bleue n’a été retrouvée sur le nombre de naevi, leur localisation ou leur taille. Ce sont donc le phototype et les antécédents de coups de soleil  dans l’enfance qui restent les facteurs dominants dans le développement précoce des naevi. De même, la chimiothérapie ne semble pas responsable d’une augmentation du nombre de naevi dans la population pédiatrique. Chez 16 enfants (âge moyen, 9 ans) atteints de divers cancers, le nombre de naevi a été compté avant et après chimiothérapie et comparé à celui d’un groupe contrôle. Au départ les enfants totalisaient respectivement 652 et 639 naevi. Le nombre de nouveaux naevi un an plus tard était de 120 vs 94, soit une moyenne de 8 vs 7,83 nouveaux naevi par enfant (non significatif). En revanche, si le nombre de naevi est bien corrélé à la fréquence des coups de soleil, il ne l’est pas à la fréquence des expositions ou à l’utilisation d’écrans solaires, d’après une étude italienne sur 251 enfants de moins de 18 ans. Les phototypes II avaient davantage de naevi que les IV, de même que les enfants avec antécédents familiaux de mélanome (non significatif).  En dermoscopie, l’image globulaire était prédominante et évoluait vers une forme réticulaire lors du passage à l’âge adulte.

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