Publié le 04 sep 2008Lecture 3 min
Les indications de scanner cérébral devant un traumatisme crânien de l’enfant
Dr Odile Biechler
Dans 90 % des cas environ, le scanner cérébral pratiqué pour traumatisme crânien chez un enfant s’avère normal. Plusieurs règles de conduite ont été récemment proposées dans le but de réduire les indications de cet examen irradiant qui reste relativement coûteux.
La Règle UC-Davis, qui fait référence en Amérique du Nord, est tirée d’une cohorte prospective observationnelle de 2 043 enfants dont l’inclusion était liée à un traumatisme crânien non bénin comme un simple heurt ou une chute de sa hauteur. Un scanner cérébral a été réalisé dans 62 % des cas et une lésion cérébrale retrouvée dans 7,7 % des cas. La lésion cérébrale était définie par la présence d’une image tomodensitométrique ou la nécessité d’un traitement ou d’une hospitalisation de plus de 2 jours. Ses variables prédictives étaient les suivantes : troubles de la conscience, signe clinique de fracture du crâne, hématome du scalp avant l’âge de 2 ans et vomissements. Chez les enfants de moins de 2 ans, l’absence d’hématome du scalp et de trouble de la conscience affirmait l’absence de lésion (sensibilité de 100 % avec un intervalle de confiance à 95 % [IC95] entre 82 et 100 %). Pour l’ensemble de la cohorte l’absence des 4 variables et de céphalées prédisait l’inutilité d’une intervention thérapeutique (sensibilité de 100 % avec un IC95 entre 97 et 100 %). Les autres règles de conduite publiées postérieurement sont basées sur des cohortes observationnelles qui différaient par leurs critères d’inclusion (tous les traumatismes crâniens), de jugement (lésion cérébrale nécessitant une intervention ou responsable d’une séquelle à long terme) et/ou de définition des variables prédictives (vomissements répétés, céphalées intenses). L’intérêt des variables prédictives de lésion cérébrale communes à ces différentes règles de conduite (essentiellement celles de la règle UC-Davis) est bien confirmé dans un objectif de réduction des indications de la tomodensitométrie cérébrale devant un traumatisme crânien de l’enfant. Néanmoins il manque aujourd’hui au clinicien les conclusions définitives qu’apporteraient des travaux sur de plus vastes cohortes et des études de validation externe. Quant à l’évaluation de l’environnement familial et de sa capacité de surveillance de l’enfant traumatisé, elle reste indispensable.
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