Publié le 04 nov 2007Lecture 3 min
La « néonatalogie prédictive » à long terme
Dr Jean-Marc Retbi
La « médecine prédictive » recherche des prédispositions génétiques à certaines maladies, mais certaines caractéristiques phénotypiques à la naissance ne permettent-elles pas aussi de prévoir l’état de santé ultérieur de l’enfant ?
Le poids et le terme de naissance pourraient ainsi être des facteurs de risque d’hypertension artérielle (HTA) et d’obésité. Dans une cohorte suédoise, AKE. Bonamy et coll. (1) ont trouvé une association entre hypotrophie fœtale et hypertension artérielle (HTA) avec hospitalisation des dizaines d’années plus tard (1). Sur 6 896 sujets nés entre 1925 et 1949 à un terme < 35 semaines et/ou avec un poids de naissance (PN) ≤ 2kg pour les filles/2,1kg pour les garçons, 517 ont été hospitalisés pour HTA entre 1987 et 2002. En analyse univariée, il existait une association négative entre le PN et l’HTA (p=0,039), mais pas entre le terme de naissance et l’HTA. Par ailleurs, les sujets qui avaient présenté un retard de croissance intra-utérin avaient un risque accru d’HTA par rapport aux autres (Hazard Ratio=1,45 ; Intervalle de confiance à 95 % [IC95] de 1,07 à 1,96). L’association entre PN et HTA disparaissait après prise en compte de la croissance fœtale (p=0,82). Dans cette cohorte historique, c’est donc le retard de croissance intra-utérin qui est lié à l’HTA. Les données sur les facteurs de risque précoces d’obésité infantile ont été résumées par A Ness (2) à partir des résultats de l’Avon Longitudinal Study of Parents and Children (ALSPAC). L’ALSPAC a exploré la santé et le développement des enfants de 14 541 femmes, enceintes en 1991-1992, dans la région de Bristol (Angleterre). Cette étude fournit des informations dès la grossesse et permet de connaître, en particulier, la taille et le poids des enfants à 7, 9 et 11 ans, leur composition corporelle à 9 et 11 ans (absorptiométrie biphotonique à RX), et leur activité physique à 11 ans (accélérométrie). Il apparaît de nombreuses associations positives : entre PN et indice pondéral à la naissance d’une part et masse maigre d’autre part ; entre indice pondéral à la naissance et rapport masse grasse/masse maigre ; entre tabagisme maternel pendant la grossesse et masse grasse ; entre allaitement et masse grasse et/ou obésité infantile, mais ces liens s’atténuent après ajustement. Enfin, il existe une association entre le poids et/ou la prise de poids en début de vie et l’obésité infantile ainsi qu’entre la durée d’activité physique et le risque d’obésité chez les garçons et chez les filles. Ainsi, une prise de poids excessive au cours des premiers mois de vie pourrait annoncer une obésité infantile. L’activité physique est un important facteur de protection, mais peu d’enfants de 11 ans atteignent la durée recommandée d’une heure par jour !
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