Publié le 16 déc 2009Lecture 3 min
EPIMAD fournit des indications pronostiques dans la maladie de Crohn de l’enfant
Dr Dominique-Jean Bouilliez
Du fait de leur fréquence plus élevée dans les pays d'Europe du Nord et des difficultés cliniques qu'elles entraînent, les maladies intestinales inflammatoires (MICI) constituent pour la région Nord Ouest de la France, un réel problème de Santé Publique. D’où la création le 1er janvier 1988 du premier système français d'enregistrement des nouveaux cas de MICI dans 4 départements : le Nord, le Pas de Calais, la Somme et la Seine Maritime (au total 5,5 millions d'habitants).
Classiquement chez l’enfant, la stratégie « top down » qui implique un traitement précoce par immunosuppresseurs + anti-TNF est en première ligne en cas de risque évolutif péjoratif ou de maladie sévère. Encore faut-il pouvoir prévoir ce risque, ce que l’équipe lilloise a tenté de réaliser en s’appuyant sur les données fournies par les 297 des 537 enfants enregistrés dans EPIMAD depuis 1988, tout du moins ceux pour lesquels on dispose d’un suivi de 5 an. Trois définitions de critères de mauvais pronostic, basées sur les évènements survenus au cours des 5 premières années de la maladie ont été évaluées. En premier lieu, les critères de l’Hôpital Saint-Antoine (critères A) qui impliquent la présence d’au moins un des symptômes suivants : 2 recours au moins à un traitement par corticostéroïde ou une corticodépendance ; une hospitalisation pour poussée ou complication ; la présence de symptômes débilitants ou la nécessité de recourir à un traitement immunosuppresseur ou à la chirurgie. En second lieu, les critères de Liège (critères B) qui imposent au moins un des symptômes suivants : évolution périnéale, résection colique, au moins une résection intestinale ou une stomie définitive. Et enfin, une nouvelle définition proposée par les auteurs (critères C) qui comprend un déficit nutritionnel (amaigrissement ou ralentissement de croissance) et au moins une résection intestinale ou 2 chirurgies périnéales. Les pourcentages de patients avec mauvais pronostic selon les critères A, B ou C étaient respectivement de 76, 34 et 15 %. Les facteurs prédictifs indépendants étaient 1/pour les critères A, une atteinte L2L3 selon la classification de Montréal (odds ratio [OR]=3,74) et le déficit nutritionnel (OR=2,47), 2/pour les critères B, le phénotype B2B3 (sténosant ou pénétrant) (OR=3,26), et pour les critères C, le phénotype B2B3 (OR=3,42), le déficit nutritionnel (OR=5,35) et l’âge entre 14 et 17 ans au diagnostic (OR=4,07). Ces facteurs prédictifs de mauvais pronostic qui recouvrent en partie ceux qui ont été identifiés chez l’adulte devraient permettre de mieux définir le sous-groupe de patients justifiant un traitement précoce intensif suivant la stratégie « top-down ».
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