Du nouveau pour un médicament anti-épileptique datant du 19e siècle !

Depuis 1868, ce médicament a été paradoxalement peu utilisé afin de traiter cette maladie. Cependant, jusqu’en 1912 et l’arrivée du phénobarbital, le bromide était l’unique anti-convulsivant disponible. Le bromide n’a pas d ‘AMM actuellement dans cette indication aux Etats-Unis mais il continue à faire partie de la liste des anticonvulsivants disponibles en Allemagne et dans d’autres pays européens. Une équipe allemande suggère qu’aujourd’hui le bromide peut avoir des effets bénéfiques chez les patients ayant un syndrome de Dravet associé à une mutation SCN1A, présentant des crises d’épilepsie jugées incurables. Jan Lotte (Vogtareuth, Allemagne) a mené une étude rétrospective chez des patients âgés de 2 à 25 ans présentant cette maladie. Au total, 21 anticonvulsivants, incluant le bromide, ont été retrouvés dans cette analyse. La plupart de ces médicaments ont permis d’obtenir, à un degré ou à un autre, le contrôle des crises. Par contre, il a été observé que 15 des 21 anticonvulsivants entraînaient également une aggravation de la maladie, ce qui n’a pas été le cas de 6 de ces médicaments, dont le bromide. D’après Jan Lotte, « le bromide a montré une nette efficacité chez les patients atteints de syndrome de Dravet avec mutation SCN1A. Ce médicament a permis d’obtenir des résultats comparables au clobazam et nettement supérieurs au valproate ; tous les deux étant considérés comme des traitements de première ligne du syndrome de Dravet. Nous pensons que le bromide aura un rôle intéressant à jouer dans le traitement des crises incurables chez ce type de patients. »