Antibiotiques, probiotiques et…états allergiques

Dans ce travail, 3 groupes de patients appariés sur l’âge et le sexe, ont été comparés. Le premier groupe (INF) était composé de 203 enfants et jeunes adultes qui avaient été traités pour une septicémie néonatale. Les sujets du second groupe (AB) avaient été traités par antibiotiques en période néonatale mais sans infection (n=204) ; et ceux du troisième groupe n’avaient présenté ni infection, ni traitement à la naissance (n=427). Après ajustement sur le poids de naissance, le terme, le niveau d’instruction des mères, le sexe et l’âge, il est apparu que, par rapport au groupe contrôle, seuls les enfants du groupe INF avaient un risque accru d’asthme (Odds Ratio [OR]=1,63 ; intervalle de confiance à 95 % [IC95] de 1,04 à 2,56) et d’eczéma atopique, à la limite de la significativité (OR=1,39 ; IC95 de 0,98 à 1,98), mais pas de rhume des foins. On peut en conclure qu’une infection néonatale grave augmente le risque d’asthme et, peut-être d’eczéma atopique, mais que cela ne passe probablement pas par l’antibiothérapie néonatale. A confirmer par des études ultérieures. Par ailleurs, on attribue actuellement beaucoup de vertus aux probiotiques, notamment celles de prévenir les entérocolites ulcéro-nécrosantes en période néo-natale, et les états allergiques ultérieurement. La revue systématique de DA Osborn et J Sinn aboutit à des conclusions plus nuancées (2). En particulier, la méta-analyse de cinq essais thérapeutiques (n=1 477 nourrissons) révèle une réduction significative du risque d’eczéma infantile en cas de prise de probiotiques (risque relatif=0,82 ; IC95 de 0,70 à 0,95) mais les études présentent un certain nombre de biais (définition de la pathologie et recrutement des patients). A noter qu’aucun effet nocif sur la croissance n’a été relevé. D’autres essais sont nécessaires avant d’envisager l’utilisation systématique des probiotiques pour prévenir les états allergiques.