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Publié le 08 nov 2012Lecture 2 min

Asthme sévère : les « exacerbateurs » viro-induits

Dr Geneviève Démonet

Un phénotype particulier d’asthme sévère, le plus souvent allergique, se voit dès la petite enfance et se caractérise par la répétition d’épisodes d’exacerbations. Les viroses à rhinovirus sont les facteurs déclenchants principaux des exacerbations asthmatiques. L’association d’une exposition allergénique à l’infection virale augmente encore le risque de survenue de l’exacerbation.

L’infection respiratoire virale est à l’origine d’une réponse immunitaire de type Th1. Il pourrait exister chez l’asthmatique une anomalie de l’immunité innée à l’origine d’une augmentation de la fréquence des viroses respiratoires et de leur durée.

La réponse immune associée à l’infection virale pourrait jouer un rôle dans l’apparition des exacerbations de l’asthme et dans la synergie entre allergène et virus. Le profil « exacerbateur » de certains enfants pourrait être la conséquence de variations de l’expression des récepteurs de reconnaissance sur les cellules dendritiques. L’observation des particularités physiopathologiques de ce type d’asthme sévère permet d’envisager de nouvelles perspectives thérapeutiques au-delà du traitement classique par corticoïdes inhalés et bêta-mimétiques de longue durée d’action. Si le contrôle des exacerbations n’est pas amélioré par la surveillance du NO bronchique, l’adaptation du traitement selon l’éosinophilie dans l’expectoration induite s’est avérée utile chez l’adulte. Ce type d’examen reste cependant du domaine de la recherche et ne peut être utilisé en pratique courante. Par ailleurs, ces résultats n’ont pas été confirmés chez l’enfant. L’utilisation d’omalizumab est efficace chez l’adulte, l’adolescent et l’enfant à partir de 6 ans permettant une baisse significative du nombre d’exacerbations et de celui des hospitalisations. Le prix de ce traitement injectable tout comme ses effets secondaires potentiels doivent le faire réserver, après bilan exhaustif, aux asthmes difficiles à traiter. Des essais thérapeutiques prometteurs ont été menés dans l’asthme sévère de l’adulte  avec diverses molécules : un anti-IL5 (mépolizumab), un anti-récepteur de l’IL-2 (daclizumab) et un anti-IL-4 (pitrakinra). L’utilisation d’un anti-TNFα (étanercept) s’est par contre avérée décevante.

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