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Psycho-social

Publié le 05 déc 2022Lecture 2 min

Quotient intellectuel à 5 ans des grands prématurés : l’enjeu des apports protidiques précoces

Caroline GUIGNOT, Lille, D’après la communication « Apports protidiques chez le nouveau-né et neurodéveloppement »

Chez les grands prématurés, la dose optimale de l’apport protidique précoce n’est pas formellement établie, mais les données de l’étude de cohorte nationale EPIPAGE-2 suggèrent un apport en acides aminés > 3,5 g/kg/j à J7.

La croissance au cours des premières semaines de vie a un impact déterminant sur le devenir neurocognitif de l’enfant. La nature des apports nutritionnels influence la qualité du développement. Chez le grand prématuré, le dilemme réside entre le rattrapage de croissance et le neurodéveloppement d’une part, et l’incertitude du devenir cardiométabolique induite par la supplémentation nutritionnelle de type protidique. Si des recommandations ont un temps préconisé d’apporter plus de 3,50 g/kg/j de protéines à la fin de la première semaine après la naissance, une mise en garde a été émise en 2018 sur le bénéfice/risque de cette dose en dehors d’un essai clinique. EPIPAGE-2 (Epidemiologic Study on Small-for Gestational-Age Children-Follow-up at Five and a Half Years) est une étude de cohorte prospective nationale qui est menée en France depuis 2011 et dont l’objectif est de suivre des enfants nés prématurés. Elle présente l’avantage d’observer les pratiques dans les services et unités de soins intensifs néonatals, notamment sur des aspects au tour desquels les consensus manquent, et d’en évaluer la traduction pronostique. Dans cette analyse, les chercheurs ont étudié l’association entre l’apport protidique précoce et le quotient intellectuel (score FSIQ) des enfants à l’âge de 5 ans qui étaient nés prématurés avant 30 SA et avaient été pris en charge dans l’un des centres participants. L’analyse a été menée à partir des données de 1 789 enfants qui correspondaient aux critères d’inclusion et qui étaient vivants au 7e jour (âge gestationnel moyen 27 semaines). Parmi eux, 52 % avaient eu un apport en acides aminés > 3,50 g/kg/j à J7. Il est apparu que ces derniers avaient une probabilité supérieure de survie à 5 ans associée à un score de QI > -1 DS de la population standard du même âge (soit 93 points) : ils étaient en effet de 61,4 % contre 54,4 % parmi ceux qui avaient eu des apports protidiques < 3,5 kg/kg/j (OR : 1,33 ; p significatif). Ce chiffre était plus élevé parmi ceux qui étaient les plus prématurés. Parallèlement, il existait une corrélation entre l’importance de cet apport et l’aire de la substance blanche mesurée à l’IRM à l’âge de 5 ans. Évidemment, le niveau de preuve d’une analyse par score de propension ne peut remplacer celui d’une étude randomisée, mais il n’en reste pas moins qu’à défaut de cette dernière – étant donné la complexité d’un tel protocole – ces données sont encourageantes concernant les aspects neurocognitifs

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