Publié le 26 mar 2021Lecture 2 min
COVID et politique vaccinale de la France : de l’affront au sursaut !
Bertrand CHEVALLIER, Rédacteur en chef de Pédiatrie Pratique
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« Un optimiste voit l’opportunité dans chaque difficulté » - Sir Winston Churchill (1874-1965)
La pandémie aura imposé en France ce spectacle étrange : notre gouvernement demande expressément aux fabricants de vaccins étrangers de pousser la cadence. Cette réécriture actualisée des Temps modernes traduit la fébrilité qui s’empare des hautes autorités de notre République surtout quand ils en sont réduits à guetter le vaccin… des autres. Les premiers vaccins ont déclenché un casse-tête logistique en raison de la conservation par grand froid, d’où la dispensation jugée trop lente à la détente. Maintenant que se présente la seconde vague de vaccins, plus simples à administrer, c’est une épreuve géopolitique que subissent les pays privés de production nationale. Il faut « en même temps » « faire les gros yeux et tendre la main ». Sale temps pour l’orgueil national ! Le mercato des doses devient même un supplice.
Devions-nous être suffisamment naïfs pour ne pas anticiper, ni la concurrence pour s’approvisionner en précieux vaccins, ni les stratégies géopolitiques que mettent en place à cette occasion les uns pour protéger leurs populations et les autres pour étendre leur domination ? Des pays voisins comme l’Angleterre s’octroient des passe-droits grâce à leur tutelle sur certains fabricants. La Chine ou la Russie, avec son Spoutnik si décrié lors de sa naissance, en imposent aux grandes nations scientifiques donneuses de leçons et qui se retrouvent maintenant bien dépourvues. À mesure que perdure la pandémie, chaque pays découvre le véritable prix à payer de la compétition en matière sanitaire : la souveraineté « immunitaire » s’invite à la grande table du concert des Nations.
Cette déconvenue française d’aujourd’hui peut être cependant un signal salutaire pour la suite. L’excellence scientifique ne demande qu’à s’exprimer au pays de Pasteur. Il faut célébrer le dynamisme de notre filière biotech. Pasteur parie sur deux autres candidats, dont un spray nasal. Le labo Valneva a inventé un vaccin innovant (ni ARN, ni vecteur viral), déjà précommandé par le Royaume-Uni. Plus révolutionnaire, Ose Immuno, travaille sur la reconnaissance de marqueurs génétiques du virus. Ailleurs, d’autres start-up s’illustrent sur des pistes prometteuses.
Il ne tient qu’à notre pays de se donner collectivement les moyens humains et budgétaires dignes de notre savoir-faire. C’est notre devoir et ce serait une insulte de l’avenir en cas d’oubli.
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