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Gastro-entérologie

Publié le 02 sep 2008Lecture 3 min

Intérêt et tolérance de la vidéocapsule endoscopique dans les troubles de l’intestin grêle chez l’enfant

Dr Odile Biechler
La vidéocapsule endoscopique permet une visualisation indolore de l’intestin grêle et facilite le diagnostic des troubles à moindre coût mais son impact thérapeutique, bien établi chez l’adulte, a été peu évalué chez l’enfant. Voici les résultats d’une étude multicentrique européenne qui a inclus 64 jeunes patients entre 2 et 7 ans. Tous ont eu un transit baryté  ainsi qu’une endoscopie digestive haute et basse. Puis après 12 heures de jeûne, ils ont avalé une vidéocapsule ou bien celle-ci a été déposée dans le duodénum.
Les indications les plus fréquentes étaient une suspicion de maladie de Crohn dans 20 cas dont 11 ont été confirmés, ou une hémorragie digestive dans 30 cas dont 14 pour lesquels un diagnostic a été posé (jéjunite ulcéreuse, polypes, ulcère anastomotique, diverticule de Meckel, hémangiome, duplication intestinale). Le diagnostic a été moins souvent positif (6 fois sur 20) en cas de douleurs abdominales ou de perte protéique, et 35 examens au total n’ont montré aucune anomalie. Les constatations vidéo-endoscopiques ont modifié la prise en charge de 38 patients sur 64, non seulement lorsqu’elles étaient positives, avec un impact thérapeutique dans 50 % des cas de suspicion de maladie de Crohn ou d’hémorragies digestives, mais aussi lorsqu’elles étaient négatives. L’impact était ainsi particulièrement important en cas de douleurs abdominales intenses et récidivantes : la prise en charge a été modifiée dans 90 % des cas alors que la vidéocapsule n’avait montré d’anomalies que dans 27 % des cas. Cet examen pourrait donc s’avérer utile au diagnostic des hémorragies digestives et de la maladie de Crohn et à la prise en charge des enfants avec douleurs abdominales récidivantes. La rétention de la capsule, qui mesure plus de 25 x10 mm et dont il n’existe pas de version pédiatrique, représente un risque potentiel dans cette population. Une analyse rétrospective de 209 examens pratiqués chez des sujets âgés de 8 à 23 ans  a montré seulement 2 cas de rétention chez des patients qui présentaient une maladie de Crohn connue. La capsule a été retenue en amont d’une sténose et un seul des 2 enfants a présenté des signes d’occlusion : la lésion a été réséquée sans complication. Dans l’autre cas, la corticothérapie a permis le passage de la capsule après 21 jours. La vidéocapsule endoscopique apparaît comme un examen bien toléré chez l’enfant capable de l’avaler, dont les taux de complication par rétention ne sont pas supérieurs à ceux des séries adultes. Le seul facteur de risque identifié dans cette étude était la présence d’anomalies radiographiques liées à une maladie de Crohn déjà connue.

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