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Editorial

Publié le 30 sep 2024Lecture 2 min

Enjeux et crispations autour de la natalité

Benjamin AZÉMAR, Rédacteur en chef

Ce sujet touche, par différents aspects, notre pratique pédiatrique – mais aussi nos préoccupations citoyennes : la natalité continue de diminuer régulièrement en France, puisque la baisse déjà historique constatée en 2023(1) (- 6,6 % par rapport à 2022, - 20 % par rapport à 2010) semble se poursuivre en 2024(2). Le « solde naturel », différence entre les naissances et les décès, n’avait plus été aussi bas depuis la fin de la Seconde guerre mondiale. De là à utiliser une sémantique martiale pour parler de la natalité, il n’y a qu’un pas : l’expression « réarmement démographique » a fait date, et a d’ailleurs beaucoup fait réagir.

Inquiétudes sur le système des retraites d’un côté, préoccupations écologiques de l’autre, libertés individuelles entre les deux : c’est tout juste si l’on évoque les enfants eux-mêmes, tant les enjeux politiques prennent le dessus. Les mouvements « No Kids » ou « ChildFree » prennent de l’ampleur, déclenchant parfois des réactions aussi épidermiques que stériles (si l’on peut dire), et rappelant au passage que l’éco-anxiété a de beaux jours devant elle. Nos patients, qui grandissent et se développent dans ce contexte, sont finalement les premiers touchés par ces injonctions contradictoires. À nous de leur rappeler que « Seuls les enfants changent le monde », comme l’écrit Jean Birnbaum(3)... Car l’espoir d’un monde meilleur est essentiel, et chaque naissance, chaque nouveau-né, en est un nouveau témoignage – une fête des bébés (et non « faites des bébés »), qui se perpétue malgré tout. Et pour ce qui concerne la natalité elle-même, la période post-olympique que nous traversons est justement porteuse d’espoir : d’après une récente étude irlandaise(4), les grandes compétitions sportives ont un effet sur le nombre de naissances 9 mois plus tard. Les augmentations sont particulièrement significatives dans les pays hôtes et chez les vainqueurs, les auteurs parlant ainsi de celebratory sex. L’Euro 2024 de football n’aura probablement pas d’effet sur les statistiques de l’Insee, mais peut-être que les JO de Paris, si festifs et enthousiasmants, permettront de redresser la barre ! Rendez-vous est pris avec les Léon, Cassandre, Teddy et autres Althéa de 2025, pour prolonger la fête.

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