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Néonatologie

Publié le 06 nov 2007Lecture 3 min

RCIU : devenir à long terme

Dr Julie Perrot
Dans le cadre d’une session consacrée au « Retard de croissance intra-utérin, du diagnostic à la prise en charge », le Dr M. Rolland (Toulouse) a abordé le devenir à long terme de l’enfant ayant un retard de croissance intra-utérin (RCIU), en répondant à trois interrogations dominant le pronostic à l’âge adulte, portant sur la croissance, le développement neuro-cognitif et le risque métabolique et cardiovasculaire.
Quelle croissance ultérieure ? La croissance in utero est déterminée par l’insuline et des facteurs de croissance insulin-like (IGF), l’IGF1 et l’IGF2. Le taux d’IGF de l’enfant ayant un RCIU, bas à la naissance, se normalise dès la fin du premier mois de vie, et cette normalisation est associée à la prise de poids. Le Dr Rolland observe que le rattrapage post-natal est rapide, au cours des six premiers mois de vie, et avant 3 ans pour la majorité des enfants, mais note que 10 à 15 % des enfants ne rattrapent pas leur retard, que 10 % restent au-dessous du 10e percentile à 8 ans et sont à haut risque de petite taille à l’âge adulte. Parmi les facteurs prédictifs de la taille adulte, il relève : la taille de la mère (facteur important de croissance fœtale et de rattrapage) et l’existence ou non d’un retard à 4 et 8 ans.   Quel pronostic neuro-cognitif ? L’exposé attire l’attention sur la difficulté de détermination du devenir neuro-cognitif des enfants ayant un RCIU, en raison de l’existence de nombreux facteurs confondants potentiels (prématurité associée, prise en charge néonatale, niveau socio-culturel parental, par exemple). La majorité des publications rapportent des séquelles neuro-motrices plus fréquentes, de moins bons résultats scolaires, et des emplois moins qualifiés à l’âge adulte.  Il constate que le risque d’infirmité motrice cérébrale, multiplié par 5 ou par 6 selon les études, apparaît surtout pour des âges gestationnels dépassant 34 semaines, en comparaison des populations eutrophiques, « comme si la prématurité gommait les différences et égalisait les risques ». Parmi les éléments prédictifs du déficit cognitif figureraient : la diminution du périmètre crânien, surtout si le ralentissement de la croissance a été observé avant la 26e semaine ; le QI inférieur aux témoins à l’âge de 5 à 7 ans. Une fréquence accrue d’anomalies comportementales, hyperactivité notamment, est rapportée.   Quelles relations avec le syndrome métabolique ? Des relations entre RCIU et coronaropathies, HTA, diabète de type 2, insulinorésistance, et la survenue plus fréquente du syndrome métabolique sont observées par plusieurs études. Poids de naissance, RCIU, absence de rattrapage à 1 an apparaissent associés à une mortalité coronarienne 3,5 fois plus fréquente, à un risque de diabète de type 2 multiplié par 8, à un risque d’HTA multiplié par 2,5, et le syndrome métabolique serait retrouvé chez 30 % des hommes de plus de 60 ans lorsque le poids de naissance est inférieur à 2,5 kg.

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