Publié le 20 avr 2009Lecture 3 min
Avons-nous identifié tous les facteurs de risque de mélanome ?
Dr Marie-Line Barbet
« Quand nous aurons identifié le gène du mélanome, nous saurons précisément qui doit faire l’objet d’une surveillance étroite pour dépister ce cancer ». Mais cette prophétie (facile) n’est pas tout à fait sur le point de se réaliser et DS Rigel (New York) en a été réduit dans sa présentation lors du symposium « Melanoma update » à reprendre les facteurs prédictifs du risque de mélanome, susceptibles de guider le dépistage dans une population ciblée.
Ils ont été recherchés dans un groupe de 600 personnes dont 300 atteints de mélanome et 300 témoins. Les résultats de cette étude à paraître ne sont pas vraiment surprenants puisqu’ils retrouvent 6 facteurs indépendamment associés au risque de mélanome et dont la plupart sont connus. Ce sont les antécédents de brûlures solaires dans l’enfance et l’adolescence, la teinte blonde ou rousse des cheveux, un lentigo solaire marqué sur la partie supérieure du dos (signe d’expositions solaires intenses), des antécédents familiaux de mélanome, des antécédents de kératose actinique, des antécédents de travaux saisonniers à l’extérieur pendant trois ans ou plus pendant l’adolescence. Quelques chiffres cependant : alors que dans la population des Etats Unis, le risque au cours de la vie d’avoir un mélanome est de 1,5 % (de 3 % si l’on inclut les mélanomes in situ), la présence d’un de ces six facteurs multiplie par deux à trois le risque de présenter ce type de cancer au cours de la vie. Deux facteurs le multiplient par dix à 20... De précédentes études ont montré également des corrélations moins classiques entre certaines situations et un risque accru de développer un mélanome. Ainsi on note que les antécédents de cancer du sein multiplient par 2 à 3 ce risque chez la femme et l’homme. De même, les antécédents de cancer de la thyroïde multiplient le risque de mélanome par 2 chez la femme. On constate par ailleurs, sans trop de surprise, que les classes socio-économiques plus élevées sont plus fréquemment touchées par ce type de tumeur (davantage de vacances au soleil...), que les utilisateurs des cabines de bronzage ont non seulement un risque accru de mélanome (qu’ils « font » à un âge plus précoce), mais aussi de deuxième mélanome et que la présence de naevus dysplasique associée aux antécédents familiaux de mélanome augmente le risque de développer cette tumeur de 50 pour cent. Plus intrigant, les hommes grands de taille ont un risque plus élevé que les petits (deux fois plus dans le quartile de tailles le plus élevé, versus le plus bas). Puisque nous n’avons pas « notre BRCA2 », nous ne pouvons guère faire mieux que de traquer ces facteurs de risque dont la reconnaissance peut aider à une détection précoce des mélanomes, laquelle garantit leur guérison, a conclu DS Rigel. C’est en effet le moins que l’on puisse faire dans un pays, les Etats Unis, où une personne meurt de mélanome toutes les 62 minutes....
Attention, pour des raisons réglementaires ce site est réservé aux professionnels de santé.
pour voir la suite, inscrivez-vous gratuitement.
Si vous êtes déjà inscrit,
connectez vous :
Si vous n'êtes pas encore inscrit au site,
inscrivez-vous gratuitement :