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Allergologie - Immunologie

Publié le 07 juin 2007Lecture 2 min

Allergie alimentaire : la voie des lymphocytes T régulateurs FOXP3

Dr Odile Biechler
Les allergies alimentaires graves représentent un problème de santé publique croissant et il existe aujourd’hui peu de données sur leur mécanisme physiopathologique. La mise en évidence d’un sous-groupe particulier d’enfants présentant le syndrome IPEX, caractérisé par une polyendocrinopathie avec entéropathie auto-immune, liées au chromosome X et associées à des épisodes d’allergie alimentaire graves, a permis à une équipe franco-américaine de réaliser une recherche d’anomalies moléculaires à l’origine de l’allergie chez 2 jeunes patients.
Au cours de leurs 6 premières semaines de vie, 2 frères avaient présenté un tableau clinique identique, associant un eczéma sévère, une entéropathie exsudative déclenchée par les protéines du lait menaçant le pronostic vital, une hyperimmunoglobulinémie à IgE et une hyperéosinophilie. Par la suite des réactions cutanées et gastro-intestinales à divers allergènes alimentaires ont été observées, avec parfois des réactions anaphylactiques graves. Des analyses moléculaires ont mis en évidence un déficit fonctionnel des lymphocytes T régulateurs. Le facteur de transcription FOXP3 est capital pour le contrôle du développement normal des lymphocytes T régulateurs. Le gène FOXP3 a été séquencé et les chercheurs ont identifié une délétion inhabituelle bloquant l’épissage de l’ARNm et entraînant une accumulation de pré-ARNm non épissé : les taux d’ARNm de FOXP3 sont donc bas et il existe une diminution marquée de son expression protéique dans les lymphocytes T. La sous-population de lymphocytes T régulateurs CD4+ CD25+ FOXP3+ est très peu nombreuse et les cellules CD4+ CD25+ présentes exercent une faible fonction régulatrice. Au plan biologique les réponses T lymphocytaires comme celles qui sont dirigées contre les antigènes alimentaires ne sont plus contrôlées d’où des réponses immunitaires Th2 massives, avec des taux très élevés d’interleukines 4 et 13. Ces données montrent pour la première fois qu’un déficit fonctionnel des lymphocytes T régulateurs FOXP3 joue un rôle crucial dans l’apparition d’une allergie alimentaire grave. Ces découvertes moléculaires ouvrent de nouvelles perspectives dans la compréhension et le traitement de l’allergie alimentaire sévère.

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